Déballage antisémite et complotiste sur le plateau de Cyril Hanouna

Malgré les fréquents dérapages auxquels nous a habitués le programme poubelle du 8, la séquence est tellement surréaliste qu’on a du mal à y croire. Le 9 mars, Gérard Fauré, ancien trafiquant de drogue recyclé dans le déballage des déjections complotistes sur papier glacé, était invité sur le plateau de « Touche pas à mon poste » pour évoquer l’affaire Palmade et la consommation de drogue. L’ancien « dealer du Tout-Paris » a glissé sans broncher : « Je ne dis rien, mais il y a peut-être une histoire d’adrénochrome là. « Brouhaha dans la décharge ! Quel est donc ce mot ? L’adrénochrome est une molécule présente dans le sang des enfants, à laquelle certains prêtent des propriétés magiques. Mais tout cela est faux.

En effet, l’adrénochrome n’a aucune propriété médicale et peut être facilement synthétisé. Pourtant, une véritable mythologie complotiste s’est articulée autour de cette molécule, popularisée par le mouvement QAnon aux États-Unis. Ses militants affirment que cette substance est produite en grande quantité par le corps des enfants lorsqu’ils sont torturés. Les tout-petits seraient donc capturés par des réseaux secrets et torturés afin que les élites puissent consommer leur sang. Ce fantasme délirant repose en partie sur l’un des grands mythes fondateurs de l’antisémitisme occidental : celui du meurtre rituel, qui attribue aux juifs le sacrifice d’enfants chrétiens. En prime time et dans une émission à large audience, une théorie du complot à relent antisémite est ainsi déployée sans rencontrer la moindre opposition. L’infâme atteint des sommets pour une question pourtant coutumière du fait. « Ce n’est pas complètement fou. Je ne vais pas confirmer ce que dit Gérard Fauré, mais on en parle beaucoup en ce moment », explique la chroniqueuse Myriam Palomba. « Il y a beaucoup de gens sur les réseaux qui disent que Gérard soulève quelque chose qui est réel », lâche pour sa part le bouffon en chef de Bolloré. Après la diffusion de cette séquence, l’avocat Laurent Segnis a annoncé avoir saisi Arcom, l’autorité de régulation de l’audiovisuel et de la communication numérique.